La danse immobile
Le mardi 10 novembre 2015 à 20h30 au CND de Limoges
Pierre Debauche dit ses textes
Mise en scène Daniel Mesguich
Musique Zabo
Production Cie Pierre Debauche
Voici que celui qui, depuis près de cinquante ans, n’aura cessé de faire théâtre d’écritures de tous horizons, de faire « redevenir l’affaire des vivants les textes, surgelés sur leurs pages », a voulu le faire aussi de ceux qu’il a lui-même écrits. Car, oui, Pierre Debauche écrit aussi. En vérité, n’a cessé d’écrire. Et la finesse, l’humour, la générosité, mais aussi bien la lucidité, la ténacité, la colère – c’est-à-dire l’amour – que tous ceux qui ont eu la chance de l’approcher au théâtre lui connaissent sont, en tous ces petits grands textes, en ébullition. On l’y reconnait à chaque ligne. L’artiste moral, l’artiste politique – c’est-à-dire l’artiste, n’est-ce pas – y sont sans cesse à nu.
Mais qui moins que lui aurait pu oublier que c’est toujours, d’abord, une voix qui écrit. Qu’une voix, toujours, était là qui gisait, singulière, au fond de l’encrier, à qui toute écriture doit tout.
Eh bien, cette dette, voici, ce soir, que Debauche l’honore, puisque ce soir, cette voix, voici qu’il nous la donne.
Qu’il va faire rendre voix à son encre.
Il a plongé la main, presque au hasard, dans le sac au trésor de ses poèmes-colliers de perles, de ses aphorismes-bagues et bracelets (et ce serait donc, ce soir, ceux-ci et pas ceux-là, c’est ainsi), et voici qu’il va nous les tendre à haute voix.
Sous l’encre, donc, la voix… Mais sous la voix ?
Ah, sous la voix, une âme, c’est-à-dire une musique. Et c’est la grande Zabo qui a pour tâche de la révéler. De l’accompagner (car, oui, ils sont copains). Archive au présent et navigation sur les cimes. Car, oui, Debauche, c’est, plus loin, plus haut, encore donner voix, encore donner vie, encore, encore…