Monsieur Puntila est un homme qui se bat et qui lutte tous les jours contre un trouble terrible : des accès chroniques de sobriété. Son unique remède : boire un verre. Mais il n’y a rien à faire, il arrive toujours le moment où il redevient à jeun. L’homme philanthrope, désintéressé et profondément chari- table laisse place alors à un propriétaire acariâtre, qui ne manque pas de rappeler à toute personne sur son chemin que c’est lui qui

règne, que c’est lui qui paye : un
sal individu, comme il se nomme
lui-même après un verre de schnaps.
Ivre ou pas ivre, là n’est pas la question : Monsieur Puntila doit marier sa fille, la jeune Éva à l’attaché. Un mariage que l’on pourrait qualifier d’intéressé, ou d’intéressant mais pas forcément pour la future mariée.

Matti, chauffeur et Homme à tout faire de Monsieur Puntila, est tantôt celui qui tend la bouteille ou tantôt celui qui tend la carafe de café fort, très fort.
Prolétaire convaincu, Matti ne marche pas avec les syndicats : il résiste face au patronat avec des méthodes bien à lui : Il tente de faire marcher droit son maitre quand il a trop bu ou bien de le faire danser quand il est sobre.

Cette comédie brechtienne nous raconte l’ivresse du pouvoir, et l’ambivalence de l’homme en générale dans ses paroles et dans ses actes. C’est une pièce où l’on rit car il est difficile de ne

pas s’y reconnaître dans un visage ou dans un autre.